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Le cannabis, un traitement contre la démence ? Lecture : 4 min

Le cannabis, un traitement contre la démence ? Lecture : 4 min

Parmi les différents traitements médicinaux, le cannabis possède une histoire qui remonte à plusieurs siècles et figure même dans d’anciens textes chinois datant d’environ cinq mille ans. Pourtant, son potentiel médical s’est heurté à un mur en 1937 lorsque la première législation contre le cannabis a donné naissance à une lutte ardue contre cette plante miracle. Malheureusement, en raison de cette guerre menée contre la drogue, la recherche sur le cannabis médicinal ne peut pas recevoir de financement fédéral en l’absence d’un contrôle rigoureux. Malgré ce fait, un grand nombre d’études voient le jour dans ce milieu et nous donnent un aperçu des bienfaits médicinaux de cette plante.

Un article récent du Current Neurological Neuroscience Report a passé en revue ces études afin de déterminer si la marijuana pourrait ou devrait être utilisée en tant que traitement contre la démence.

Profitons-en pour en appendre un peu plus sur le sujet de la démence. Pour ma part, je pensais qu’il s’agissait seulement d’un symptôme provenant d’autres maladies neurodégénératives menant à une perte de mémoire. Alors, discutons un instant des caractéristiques de la démence afin que nous puissions analyser ensemble de quelle façon le cannabis l’affecte, indépendamment de son efficacité.

La démence, en l’occurrence, n’est pas une maladie unique, mais plutôt une classe de symptômes qui, une fois regroupés, engendrent des comportements que nous décrivons comme telle, dont le plus fréquent est la perte de mémoire.

Elle est souvent associée à d’autres maladies neurodégénératives telles que notamment, la maladie d’Alzheimer. La majorité des patients atteints de démence ou d’Alzheimer sont sujets à des comportements agressifs, des délires, des hallucinations, de l’apathie, de la douleur, de l’anxiété ou de la dépression. Tout cela affectant non seulement le patient mais également les personnes qui l’entourent.

En raison de la nature étendue de la démence, sa provenance n’est pas seulement biologique et, par conséquent, les différents traitements connus ne s’attaquent pas à un symptôme particulier mais sont plutôt considérés comment des soins à large spectre.

Bien souvent, les médicaments prescrits pour la démence sont les mêmes que ceux prescrits pour des maladies telles que l’Alzheimer ou le Parkinson, mais soit il y est trop difficile de recueillir des informations concernant leur efficacité, soit les signes d’améliorations de santé sont trop faibles.

Ainsi, il n’y a pas de remèdes définitifs contre la démence. Les traitements fournis sont simplement destinés à soulager la douleur et les perturbations causées par la maladie. Les auteurs du rapport ont pris leur temps et ont fait une évaluation approfondie des études antérieures. À leur grand étonnement, le peu d’études cliniques réalisées laissent entendre que le cannabis ne présente que peu ou pas d’amélioration chez les patients pour lesquels il a été testé. Ils ont tout de même noté que d’après les dires d’un certain nombre de patients et de familles de patient, le cannabis médical était la seule chose qui soulageait leurs symptômes et leur permettait de profiter de leur vie.

Même après avoir constaté que les études ne démontraient pas l’efficacité du cannabis dans la lutte contre la douleur et les symptômes comportementaux, les auteurs appuient cette hypothèse.

Dans la majorité des cas, les patients atteints de démence reçoivent des antipsychotiques en termes de traitement, et les coûts ne sont pas justifiés par leurs bénéfices. Les auteurs stipulent même que « le risque d’accident cardiovasculaire et de sédation excessive peut être corrélé à leur utilisation ».

En conclusion le rapport note qu’en l’absence de traitement viable contre la démence, le cannabis (plus généralement les cannabinoïdes) devrait faire l’objet de plus d’attention, en partie en raison du peu d’effets secondaires à long terme tels que la sédation. Avec un peu de chance, notre plante favorite révèlera de plus en plus de bénéfices sur la santé dans les années à venir.

Source : Hightimes, traduit de l’anglais par La Chronic

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