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Ganjah, rastas et reggae Lecture : 3 min

Ganjah, rastas et reggae Lecture : 3 min

Le cannabis, appelé ganjah en Jamaïque, y a très probablement été introduit, dans la 2e moitié du 19e siècle, par des ouvriers indiens venus travailler dans l’ile : le terme ganjah désigne le cannabis en Inde.

En Jamaïque, son usage s’est rapidement développé dans les milieux les plus pauvres, mais ce qui fut considéré comme des troubles mentaux liés à sa consommation en provoqua l’interdiction au début du 20e siècle. Cette prohibition n’a pourtant eu aucun effet et la consommation de cannabis se généralisa dans l’ile, tandis que se développait un mode de vie (plutôt qu’une religion) qui lui était liée, le mouvement rastafari, dont les fondements se trouvent dans la Bible.

Les rastas voient en Marcus Garvey le prophète du mouvement rastafari. Ils lui attribuent cette phrase (bien que sans doute prononcée par un pasteur, bien plus tôt) : « Regardez vers l’Afrique, où un roi noir sera couronné, qui mènera le peuple noir à sa délivrance ».

Marcus Garvey est né peu de temps après l’abolition de l’esclavage dans l’ile, à une époque où les conditions de vie et de travail n’ont pas encore vraiment changé. Militant, orateur, fondateur de deux journaux, il crée l’Association universelle pour l’amélioration de la condition noire et devient un activiste influent de la cause noire. Il crée plus tard une compagnie maritime pour « servir de lien entre les peuples de couleur ».

Dans ses discours, Marcus Garvey fait souvent référence à l’Éthiopie, un terme qui, dans la version originelle du Nouveau Testament signifierait « le pays des noirs ». Et de fait, en 1930, en Éthiopie,  Tafari Makonnen, le Ras Taffari, est coiffé de la couronne du roi des rois sous le nom d’Haïlé Sélassié Ier, qui serait le descendant direct du Roi Salomon et de la Reine de Makeda de Saba…

Les rastafaris portent les cheveux longs, se référant à l’Ancien Testament où il est écrit que nul rasoir ne doit toucher la tête des justes ; ils considèrent la ganjah comme une plante sacrée (l’herbe de la sagesse) dont la consommation permet à l’âme de s’élever ; ils sont végétariens.

Le reggae, venu du ska et du rocksteady à la fin des années 60, est largement associé au mouvement rastafari et à la consommation de cannabis ; les chanteurs sont ou se disent rastas et considèrent le reggae et sa large diffusion comme une moyen de faire connaître ces idées.

Après une période de répression accrue dans les années 30, la législation concernant le cannabis a été assouplie à partir de l’indépendance de la Jamaïque, en 1962, et, en 2015, le parlement jamaïcain a autorisé la possession de 57 grammes par personne et la culture dans n’importe quel lieu du pays. Production et trafic ont prospéré et le cannabis constitue aujourd’hui encore une importante culture de rapport dans l’ile.

 

Sources : Que sais-je n°3084 et Wikipédia.

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