En enquêtant sur l’histoire du code 420, de nombreux témoignages auprès d’adeptes du milieu montrent que peu d’entre eux ne savent pas vraiment d’où il provient. La majorité le définisse comme un code secret « anti-police » pour désigner le fait de fumer du cannabis.
Mais ce code a-t-il vraiment été créé dans le but de tromper la police ? Quelle est sa véritable origine ?
Pour l’expliquer, il faut remonter en 1971 à San Rafael en Californie. San Rafael est une ville située près de San Francisco. L’histoire commence avec un groupe de 5 jeunes lycéens surnommés les « Waldos » car ils trainaient toujours ensemble près d’un mur, « Wall » en anglais, à l’extérieur de leur lycée.
Un jour d’automne 1971, les Waldos entendent parler d’un membre de la garde côtière de Point Reyes (côte située à l’Ouest de San Rafael à environ 1h de route) qui ne peut plus s’occuper de ses plants de marijuana. Ils obtiennent la « carte au trésor », pour retrouver ces plants, directement des mains du propriétaire.
Les Waldos étant tous des athlètes, ils décident de se retrouver près de la statue de Louis Pasteur à 16h20 (4 :20pm) à l’extérieur de l’école, après leur entrainement, pour commencer la chasse.

Statue Louis Pasteur à Saint-Raphaël, Californie
Les premières chasses se révèlent infructueuses mais malgré cela, le groupe continu de chercher la culture cachée. Semaine après semaine, les Waldos n’abandonnent pas. Et cette détermination a provoqué l’utilisation d’un premier code « 420 Louis » (Louis pour désigner la statue et lieu de rendez-vous), pour ainsi se faire passer le mot plus rapidement les jours où ils devaient se réunir pour partir à la chasse. Au fil des jours, ce code a encore été raccourci à 420 uniquement, en oubliant complètement le « Louis ».
Finalement, ils ne trouveront jamais les plants mais ils décident de garder ce code qu’ils jugent utile pour parler du sujet. Ainsi les Waldos continuent de l’utiliser pour dire à leurs amis qu’ils allaient 420, et cela pouvait signifier qu’ils allaient fumer et voulaient savoir si ça pouvait les intéresser, ou permettre de leur demander s‘ils avaient du cannabis sur eux, ou encore savoir s’ils étaient stone en ce moment. Tout cela à l’aide d’un seul code et de l’intonation utilisée, et chaque adepte du milieu savait exactement de quel message il s’agissait.
Connaitre l’origine ne suffit pas, mais comment ce code utilisé entre quelques lycéens s’est propagé au niveau mondial ?
La suite de l’histoire fait entrer un groupe de rock de la scène hippie des années 60 appelé The Grateful Dead, originaire de Palo Alto en Californie, non loin de San Francisco. A la fin du mouvement hippie des années 60, le groupe déménage et s’installe non loin du lycée de nos Waldos à San Rafael. Le père d’un des Waldos se retrouve à gérer l’immobilier pour le groupe, et un des membres des Waldos se retrouve à devenir proche du bassiste. Ils finissent donc par trainer et fumer souvent tous ensemble. Le code est ainsi transmis aux Grateful Dead.
Parallèlement à cela, le groupe largement reconnu à cette époque parcours le monde en tournée tout au long des années 70 et 80, jouant plus d’une centaine de concerts par an. Ils propagent ainsi ce terme dans leur monde et auprès de leur entourage dans les coulisses de la scène, ce qui annonce le début de l’internationalisation de ce code.
Mais jusque-là 420 n’est connu que des membres de la culture underground du groupe. Il faudra attendre les années 90 pour que le magazine High Times entende parler de ce code et lui procure sa renommée actuelle.
Steve Bloom, rédacteur pour le magazine, reçoit un flyer de la part d’un fan lors d’un concert du groupe. Sur celui-ci est écrit « We are going to meet at 4:20 on 4/20 for 420-ing « … »» soit nous allons nous rassembler à 16h20, le 20 Avril pour fumer. En Mai 1991, Il publie un article présentant ce flyer et le code.
Steven Hager, éditeur pour le magazine, rédige par la suite un article appelé « Stoner smart or Stoner Stupid ? » (Défoncé intelligent ou défoncé stupide ?), dans lequel il explique que 4 :20pm (16h20) est l’heure socialement acceptable pour consommer du cannabis.
Il décide aussi d’incorporer ce code dans tous les évènements que le magazine High Times organise à travers le monde, tels que la World Hemp Expo Extravaganza dans l’Oregon en 1997 ou la Cannabis Cup. Ce qui finit de rendre célèbre ce code auprès des adeptes du milieu.
Depuis, le 20 Avril est depuis devenu le jour national dans le milieu du cannabis et sa culture, où les gens se rassemblent pour célébrer et consommer. Mais ce jour ne représente pas seulement un jour de fête, c’est aussi l’occasion pour les nombreux activistes en faveur de la légalisation du cannabis de protester envers les politiques actuelles via un acte de désobéissance civile en allumant un joint aux alentours de 16h20.
Quoiqu’il en soit, activistes ou simples consommateurs, vous avez très certainement profité de ce moment de fête aujourd’hui, et si ce n’est pas le cas, après cette petite histoire… rendez-vous l’année prochaine, même jour, même heure pour 420 !
Weedly, Cannabissement,
L’équipe La Chronic
Sources :
Huffington Post : 420 The True Story
The Portland Mercury : Remembering The World Hemp Expo Extravaganza
Snopes : Fact Check 420
Wikipedia EN : 420 (cannabis culture)