300 000 $ pour la recherche
Le gouvernement d’Ontario au Canada vient juste d’accorder 300 000$ de fonds pour la recherche et développement de la première bière de cannabis. Cette subvention bénéficiera à l’association Province Brands, une société distributrice de produits liés au cannabis, et l’université ‘Loyalist of Belleville’ et servira développer une bière d’un nouveau genre, à la fois enivrante et saine.
‘Province Brands’ se joint également au géant de l’industrie du cannabis, ‘Canopy Growth Corp.’, et parie que les boissons deviendront le moyen principal pour les Canadiens de consommer de la marijuana quand cela deviendra légal.
La bière sera vendue dès que les produits comestibles issus de la marijuana seront autorisés. Ce qui arrivera probablement en 2019. En effet, le gouvernement canadien se dit prêt à légaliser les herbes séchées et l’huile de cannabis pour usage récréationnel pour l’été 2018. La légalisation des produits comestibles est prévue dans l’année qui suit.
L’avenir aux produits comestibles ?
Beaucoup de traditionalistes diront que les usagers continueront de fumer un joint pour consommer. Mais les tendance disent le contraire. La population consomme de moins en moins de cigarettes en raison des produits chimiques toxiques inhalés en fumant. Et fumer un joint s’apparente à cela. L’avenir s’oriente donc vers une consommation plus saine via des produits comestibles.
On constate les mêmes tendances au Colorado, USA. Après légalisation du cannabis, les ventes d’herbes sèches ont dramatiquement chuté alors que les ventes de produits comestibles ont, elles, incroyablement augmentées. Ce sont les bonbons ours en gélatine les grands champions !
Mais pour l’instant, les boissons gardent une petite part du marché de la marijuana. « [Elles] deviendront plus populaires à mesure que la technologie utilisée pour les créer s’améliorera », déclare Bruce Linton, dirigeant de Canopy Growth, s’attendant à ce que les boissons deviennent un des principales catégories de produits dérivés du cannabis. « Les boissons vont également prendre une grande part des ventes de bières et spiritueux traditionnels », prédit-il.
Le gouvernement canadien parie sur la bière
La subvention de 300 000$ a été délivrée par le Centres d’excellence de l’Ontario (OCE), qui favorisent la collaboration entre l’industrie et le milieu universitaire pour favoriser la commercialisation des idées novatrices.
Andrew Robertson, un de ces porte-paroles, affirme que « le brassage de la bière de cannabis pourrait être controversé parmi ceux qui s’opposent à la légalisation de la marijuana » mais que « le projet a été approuvé par un panel d’experts externes du monde universitaire et de l’industrie ». Il stipule clairement que cela répond à l’objectif de l’OCE d’aider les entreprises à développer des produits innovants et d’offrir une opportunité d’apprentissage aux étudiants.
Une bière de cannabis : un rêve qui va devenir réalité ?
Jusqu’à aujourd’hui la plupart des boissons de cannabis sont faites en infusant simplement un extrait de cannabis dans la boisson. Le projet, quant à lui, développera la technologie permettant de brasser de la bière à partir de la plante de cannabis elle-même.
La boisson aura le même attrait que la bière artisanale, prédit Wendschuh. « L’idée même de la bière artisanale est l’authenticité. Je ne vois pas comment vous pouvez être plus authentique quand vous faites une bière sur le cannabis que d’être fabriquée à partir de cannabis. »
Son entreprise talonne Canopy Growth, qui développe et teste des boissons au cannabis depuis trois ans. L’automne dernier, Canopy a renforcé sa stratégie en s’associant à Constellation Brands, le géant amaricain qui produit la bière Corona, la vodka Svedka et le vin Robert Mondavi.
Un tout nouveau type d’alcool
Mais « Canopy ne fabriquera pas de bière », dit Linton. L’entreprise va créer une nouvelle catégorie de boissons. « Nous n’allons pas l’appeler de la bière. La bière est la bière. Il y aura une sélection de boissons au cannabis, qui ne sera pas appelée ce qu’elle n’est pas. La bière est la bière, le vin est le vin, la vodka est la vodka. »
« La technologie développée par Canopy est sophistiquée », a-t-il déclaré. Aux États-Unis, les entreprises de boissons au cannabis ont été incapables d’attirer des investisseurs majeurs pour développer leurs produits. Et ce, parce que la drogue est encore illégale au niveau fédéral.
« Beaucoup de boissons vendues là-bas sont sucrées, et ont de fortes saveurs d’agrumes ou de fraises qui masquent le goût de l’extrait de cannabis », a déclaré Linton. « Canopy n’aura pas besoin de vendre ce type de boisson », dit-il.
« Canopy va créer un distillat de cannabis clair qui peut être produit avec divers goûts et odeurs », dit Linton. Une « plateforme» qui peut être utilisée pour une variété de boissons qui auront peu ou pas de calories.
La bière au service de l’amélioration des produits de cannabis comestibles
L’entreprise développe également une solution technologique pour contrer l’inconvénient majeur des produits comestibles de cannabis actuellement sur le marché : l’arrivée tardive des sensations d’enivrement par le consommateur. Celui-ci étant particulièrement problématique pour amateurs qui ont du mal à évaluer un niveau de consommation raisonnable.
Cela ne correspond pas non plus à la façon dont les gens consomment généralement de l’alcool. Qui est, rappelons-le, la substance psychotrope la plus courante. Wendschuh esquisse un scénario typique : « quelqu’un s’arrête après le travail pour prendre un verre. Puis rentre chez lui en une heure ou deux. Personne ne veut attendre deux heures pour ressentir les effets d’inhibition, et les avoir jusqu’à tard dans la soirée. ».
Le nouveau compagnon pour vos soirées
Wendschuh et Linton disent que leurs entreprises développent une technologie pour créer des boissons avec des effets rapides. Bien qu’ils restent réticents à entrer dans les détails pour protéger leurs secrets. Son but est d’obtenir une boisson délivrant des effets semblables à ceux de l’alcool en 7 à 12 minutes.
« Mais les boissons au cannabis devront également surpasser leurs concurrents alcooliques en trouvant d’autres façons de séduire les consommateurs », dit-il.
« Venez chez moi, je vais vous verser un verre de Tweed ». Dit-il en utilisant le nom de la filiale de Canopy basée à Smiths Falls dans son scénario. « Je vais le mélanger avec un peu de tonique. Et ce sera une bonne chose à consommer assis sur le patio. Il aura le même effet et la même durée d’effet que si vous preniez un gin-tonic. Sauf qu’il n’aura pas de calories et très peu ou pas de réaction liée à la drogue. Et ce n’est pas un dépresseur, comme l’alcool. C’est un stimulant pour vous faire sentir plus positif, si tel est le but de cette boisson en particulier. »
